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Lettres à...


Où es-tu, toi qui étais d'un autre âge mais qui as tant compté dans mon enfance ?

Je n'ai pas besoin de dire ton nom, tu te reconnaîtras dans ton néant.

Je ne sais pas où voguent les morts, mais tu existes encore en moi, très fort, très fort, si fort que je nous vois encore, j'avais dix ans et toi bien plus encore, je m'admirais en me déshabillant devant ta glace et nous riions comme des amies.

De tous mes souvenirs d'enfance, c'est toi qui la première m'as parlé comme à quelqu'un.

Des rares instants qui nous ont été donnés de vivre ensemble, je garde le souvenir intense de nos échanges.

Je me souviens quand sonnait quatre heures, je devais fouiller dans le fond de ton sac pour y trouver quelques pièces.

Et seule, j'allais me choisir un goûter.

Je me souviens que beaucoup te craignaient pour ton caractère acerbe, disait-on !

Mais moi, j'ai bien vu que tu souriais derrière tes colères.

Je t'ai perdue alors que j'avais imaginé d'autres instants pour nous deux.

Tu es partie dans une triste solitude, abandonnée de tous.

J'aurais voulu encore t'embrasser, te retrouver, te montrer que je t'aimais.

Ils m'ont empêchée de te pleurer, « C'est la vie », disaient-ils.

Alors, j'ai rentré mes larmes pendant des années, aujourd'hui je te dédie ces pensées et je pleure.

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